mercredi 6 octobre 2010

La loi du plus fort, c'est aussi ça, la France...

Source: lemidilibre.com, 5 octobre 2010.

Par crainte de troubles à l'ordre public et pour sa sécurité personnelle, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier a refusé, ce après-midi, la demande de remise en liberté de René Galinier, emprisonné à Béziers. Le 5 août dernier, ce retraité de 73 ans avait tiré sur deux cambrioleuses entrées par effraction dans son domicile à Nissan-lez-Enserune.

Pour la cour d'appel, « le maintien en détention est l'unique moyen de mettre fin au trouble exceptionnel et persistant de l'ordre public, provoqué par la gravité de l'infraction, les circonstances de sa commission et l'importance du préjudice ». Autre argument invoqué par les magistrats montpelliérains à l'appui de leur décision : « Une mise en liberté pourrait aussi susciter l'incompréhension dans l'ethnie d'origine des victimes et faire craindre des représailles à l'égard du mis en examen. »

Cette décision a fait l'effet d'une bombe au sein du comité de soutien local qui attendait avec impatience la sortie de prison du retraité. « Nous sommes  abasourdis pour ne pas dire atterrés, confie Jean Pons, le président. Ils le maintiennent en prison malgré un état de santé fragile et bien que l'avocat général ait requis sa libération. René Galinier est devenu un otage de l'Etat. Jusqu'à présent, on nous avez demandé de rester calme. Mais là, les limites ont été atteintes et dépassées. L'heure de l'action a sonné.  »  Une manifestation pourrait être organisée samedi à Béziers.

Un fait divers qui a mobilisé tout un village

Le cas de René Galinier a suscité une vive émotion dans la région. Alors qu'il faisait la sieste dans son pavillon, le retraité entend du bruit. Selon son avocat, dans une interview accordée à Midi Libre, « il a vu une main passer et s'est levé sans bruit ». Le propriétaire aurait alors tenté d'appeler les secours mais aurait d'abord téléphoné aux pompiers. « Il leur a dit : appelez vite les gendarmes, on va commettre une infraction chez moi ». Pendant ce temps, l'effraction est commise, un volet est crocheté et des personnes entrent chez lui. « Il prend alors le fusil qui est dans la penderie, va chercher des vieilles cartouches dans un tiroir et rappelle la gendarmerie. » Ne voyant venir personne, il aurait selon son défenseur « paniqué et tiré », blessant les deux cambrioleuses âgées d'à peine plus de 15 ans et originaires des pays de l'Est.

Un comité de soutien, particulièrement actif, s'était monté à l'occasion. Il n'a cessé de faire parler de lui depuis.


François BARRERE et Laurent VERMOREL

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