dimanche 6 février 2011

Entretien avec Pierre Hillard : " La Tour de Babel s’écroulera parce qu’elle est d’essence infernale"

Les gens qui parlent le plus de mondialisme et de réseaux sont rarement les plus calés pour le faire. Pierre Hillard, lui, parle moins - mais il écrit plus, et sérieusement. On est allé lui poser quelques questions, histoire d’en savoir plus.

Première partie : L’idéologie mondialiste, son essence et la résistance

E&R Breizh : Sur la toile, il est courant de critiquer ardemment le mondialisme ; cependant, cette idéologie est-elle une idée neuve ? La figure de l’Empire-monde n’est elle pas aussi rattachable à l’idéologie mondialiste ? On peut même penser à la société des hommes chrétienne avant même Vatican II …

Pierre Hillard : Le mondialisme existe depuis l’existence de l’humanité. On peut même dire que l’on trouve ce principe dans la Genèse. En effet, la Bible rapporte que le péché d’Adam et Eve consiste - sous l’influence du « grappin » (pour reprendre l’expression du saint curé d’Ars) - à être « comme des dieux » (« qui ut deus ? »). C’est l’histoire incessante de l’orgueil humain voulant être le centre de toute chose rejetant toute autorité supérieure. Ce principe humaniste a été cassé avec l’instauration du christianisme, plus exactement par le catholicisme. Cependant, la Renaissance accompagnée de l’émergence du protestantisme (Luther, Calvin, Cranmer, …) à partir du XVIème siècle accorde une position centrale à l’homme. L’homme est de plus en plus déifié. La Déclaration des droits de l’homme de 1789, précédée par la création du premier Etat d’inspiration maçonnique, les Etats-Unis ; entre dans l’accélération de cette déification où est réuni le triptyque classique né de la mystique maçonnique (1ère loge créée en 1717 à Londres par deux protestants : James Anderson et Jean-Théophile Désaguliers) : nominalisme (pas de vérité éternelle et fixe), le naturalisme (la morale est évolutive) et la primauté de l’homme. La finalité du maçonnisme est d’aboutir à une unité mondiale et à l’émergence d’un homme indifférencié, nomade, « hors sol » si je puis dire. Le nouvel ordre mondial (le NOM) est la suite logique de cet « idéal ». Pour autant doit-on mettre dans le même sac le catholicisme qui en grec signifie « universel » ? La réponse est négative. En effet, le christianisme a instauré un principe révolutionnaire qui est la distinction du spirituel et du temporel depuis la fameuse déclaration du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». L’autorité et le pouvoir politique des nations ne se mêlent pas à l’autorité et au pouvoir spirituel du pape. Certes, certains papes par faiblesse humaine ont essayé de soumettre à leur autorité celle des Etats. Mais pareil à l’équilibre du fléau de la balance, ces tentatives contraires à la doctrine catholique ont échoué. L’extension du catholicisme voulue par les papes au cours des siècles n’interdisait pas la variété des nations et de leurs traditions propres dans un cadre politique souverain. L’un devait soutenir l’autre sans pour autant se mélanger. Cette disposition du catholicisme est le meilleur contre poison empêchant l’émergence soit d’une théocratie planétaire soit d’une entité politique mondiale athée. En revanche, l’Islam n’obéit pas à ces critères car il ne distingue pas le spirituel du temporel. L’Islam est en même temps une foi et une loi constituant un nouvel ordre mondial avec ses propres caractères. Ceci explique l’opposition farouche entre, d’un côté, les tenants du mondialisme mercantile et messianique véhiculé par des élites anglo-saxonnes et juives et, de l’autre, les défenseurs du prophète Mahomet et des principes édictés par le Coran ; ces derniers représentant un autre courant du nouvel ordre mondial.

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