12/12/2010 – 23h45
PARIS (NOVOPress) : « Nous allons être conduits très vite à retrouver les notions de frontières et d’identités sans lesquelles il n’y a pas de libertés qui parlent. Nous allons être conduits très vite à retrouver que, une partie de la richesse des plus démunis, c’est leur identité collective. » Ainsi s’exprimait l’économiste et essayiste Hervé Juvin, auteur du récent Renversement du monde – Politique de la crise (Gallimard, sept. 2010), samedi 4 décembre au Novotel de Sèvres, lors du colloque organisé par des associations alternatives, localistes et identitaires sur le thème « Localisme et Identité, la réponse au mondialisme ».
PARIS (NOVOPress) : « Nous allons être conduits très vite à retrouver les notions de frontières et d’identités sans lesquelles il n’y a pas de libertés qui parlent. Nous allons être conduits très vite à retrouver que, une partie de la richesse des plus démunis, c’est leur identité collective. » Ainsi s’exprimait l’économiste et essayiste Hervé Juvin, auteur du récent Renversement du monde – Politique de la crise (Gallimard, sept. 2010), samedi 4 décembre au Novotel de Sèvres, lors du colloque organisé par des associations alternatives, localistes et identitaires sur le thème « Localisme et Identité, la réponse au mondialisme ».
Pour Philippe Milliau, maître de cérémonie du colloque et membre du bureau exécutif du Bloc identitaire  – associé en cette occasion avec l’Académie pour la défense des êtres  humains, le Parti des Français progressistes, Lien en pays d’Oc, Ti  Breizh, etc. –, « compléter la gamme des savoir faire des  Identitaires, connus surtout pour leurs capacités d’agit-prop, avec la  tenue d’un colloque de haut niveau intellectuel, était un impératif dans  le cadre de leur développement ».

Hervé Juvin
Pour réussir cela, une dizaine d’orateurs avaient été conviés, qui partageaient tous ce constat d’Hervé Juvin : « Derrière  la disparition apparente des identités, derrière la disparition  apparente de tout ce qui sépare les hommes, nous sommes en fait en train  d’assister à un régime de séparation infiniment plus rigoureux que les  autres, sauf qu’il est fondé sur une chose et une seule chose, votre  utilité économique, et, pour le dire ainsi, votre patrimoine et votre  pouvoir d’achat. »
Comme le notait le syndicaliste agricole Richard Roudier : il y avait  huit millions d’agriculteurs en 1900, cinq millions en 1954, 600 000 à  700 000 aujourd’hui. « Toutes les semaines, vous avez 400 exploitations agricoles de moins en France. » Inverser la tendance est-il utopique ? Pas du tout, a répondu Philippe Milliau : « Ce  qu’il s’agit de faire, c’est tout simplement de faire en sorte que ce  soit plus facile, pour la cantine du collège d’à-côté de chez vous, de  commander aux paysans du coin que d’aller acheter au Congo ou en  Argentine. Et pour que ce soit plus facile, il suffit simplement d’avoir  détaxé un certain nombre de produits au nom de leur proximité et de  leur qualité, et d’avoir retaxé un certain nombre d’autres produits. »
L’enjeu, bien sûr, n’est pas qu’économique, de même que la crise  n’est pas seulement financière. Et ce n’est certainement pas en  n’apportant qu’une réponse financière que l’on pourra trouver les  solutions du retour à l’harmonie. « Nous le savons, l’économie ne  fait pas société, et donc la demande identitaire, comme le retour au  politique et à la frontière, sont les éléments centraux de la sortie de  la crise mondiale », a précisé Hervé Juvin. Mais comment ?

Isabelle Laraque
D’abord, en prenant bien conscience que « le monde qui vient ne ressemblera pas à celui d’hier ou d’avant-hier » et que « les crispations souverainistes et les cris cosmopolites appartiennent aussi sûrement au passé que les dinosaures », a prophétisé Philippe Milliau, précisant : « Le  cycle de la mondialisation organisé depuis 1944 sous domination des USA  de termine. Le règne sans limite du libre échange et du sans  frontiérisme s’achève. »
Ensuite en s’appuyant sur les « atouts majeurs » de l’Europe que sont, selon les mots de l’historien Philippe Conrad, « l’ancienneté et la force de sa civilisation », ainsi que sa taille qui « permet autonomie et puissance ».  Sa capacité de rassembler des nations et régions très dissemblables en  vue de projets communs pourrait la placer au cœur de la reconstruction  d’un monde qui sera multipolaire.
Enfin par l’instauration d’une « véritable démocratie face à la théocratie des droits de l’homme abstrait », selon le consultant Philippe Perchirin, ce qui passe par « la reconnaissance du référendum d’initiative citoyenne »,  réclamé par le maraîchier bio Jacques Daudon, et au final par les  retrouvailles, comme l’a développé le professeur de philosophie Isabelle  Laraque, avec le « modèle historique de la liberté et de la vertu incarné par la Cité grecque ».

Arnaud Gouillon
« Local, national, civilisationnel : le sentiment d’appartenance  est bien éternel comme nos mégalithes, nos cathédrales, nos forêts ou  les rayons d’un soleil hivernal qui, bien que timide, nous rappelle  qu’il est prêt à s’épanouir à nouveau. Un arbre n’aura ni branche ni  feuillage sans racine. Le principe vital de l’ancrage est une simple  donnée biologique. Comment certains écologistes ont-ils pu l’oublier ?  Comment ont-ils pu s’engluer à ce point dans cette idéologie du progrès  masquée de bons sentiments, contre-nature et finalement  ultra-matérialiste ? », s’est interrogé Arnaud Gouillon,  candidat identitaire à l’élection présidentielle de 2012, dont c’était  la première apparition publique depuis l’annonce de sa candidature.
« Le localisme, a aussitôt répondu Arnaud Gouillon, doit  à l’évidence faire partie du combat écologique. Un territoire donné  présente une typicité et des spécificités qui sont autant de richesses.  Il abritera et secrétera un certain type de flore ou de faune dont la  préservation doit nous mobiliser au même titre que la préservation des  cultures, des ethnies, des peuples, des traditions. Le monde n’est pas  uniforme, nous le voyons comme une mosaïque d’identités qui méritent  toutes notre respect. La beauté du monde est là et certainement pas dans  un badigeon gris et rose bonbon d’une coca-culture planétaire. »
A l’approche de Noël, le spécialiste en communication Georges Gourdin  a donné une idée toute simple pour se mettre à l’heure localiste et  identitaire sans attendre : « Remplacer le cadeau de Noël jetable par le cadeau porteur de sens et de racines. »
[cc] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
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