vendredi 17 décembre 2010

La Banque - Marc Roche

Jeudi, 16 Décembre 2010 | Écrit par L'équipe Scriptoblog |  
Notes sur oeuvres - Economie

Goldman Sachs. Pour Marc Roche, c’est LA Banque par excellence, l’incarnation du pouvoir financier. Et on ne s’en étonnera pas quand on saura que son bouquin s’ouvre sur le récit de sa rencontre avec un monsieur David de Rothschild, grand baron de la City et « informateur » pour ce livre sur Goldman Sachs.

Ainsi, si nous avons, enfin, un livre sur Goldman Sachs, c’est parce que les Rothschild ont décidé que c’était le moment ! Soyons reconnaissant à Marc Roche de nous en avertir, avec tact mais aussi avec clarté, d’entrée de jeu.

Bref. Ouvrons l’objet, et disséquons-le. On n’y trouvera évidemment pas toute l’information. Mais on en trouvera une partie. Et peut-être une partie juste assez grande pour en déduire le reste.




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Goldman Sachs a aidé la Grèce à truquer ses comptes pour intégrer la zone euro, en 2002.

C’est que, visiblement, les banquiers d’affaires londoniens nagent comme des poissons dans l’eau dans les eaux troubles des pays à l’économie « grise » florissante et aux normes comptables molles. Et le « hasard » les aide, quand il le faut : cette même année 2002, Eurostat, l’institut européen chargé de contrôler les déclarations des pays candidats à l’euro, est au cœur d’un scandale financier interne, donc fragilisé, donc peu soucieux de se mettre à dos « les marchés ».

Ils nagent bien, ces banquiers, et s’en portent encore mieux. La méthode Goldman Sachs pour « aider » la Grèce repose sur une manipulation des taux de change utilisés pour transférer la dette émise en dollars vers une dette en euros, à l’occasion d’un Credit Default Swap. En « échange » de cette manipulation, qui ne pose aucun problème à Goldman Sachs puisque le marché des Credit Default Swap est totalement non régulé, la Grèce accepte au passage de payer, à son nouveau créancier, des intérêts usuraires. En d’autres  termes, Athènes a acheté une réduction du niveau de sa dette publique (pour passer « sous le critère de Maastricht », soit 60 % du PIB) contre une augmentation des intérêts de cette même dette.

Où l’on ne s’étonne plus que le pays soit, dix ans plus tard, en faillite complète… même si, en 2009, pour brouiller les pistes, un ancien trader de Goldman, devenu directeur de la principale banque commerciale grecque, aida son ancien employeur à « transférer » une partie de la dette publique grecque à cette enseigne privée athénienne.

Et dire que pendant ce temps-là, le fisc cherche des poux dans la tête aux PME qui ont oublié de passer mille euros de CA…

Bref. Revenons à Goldman. Comment expliquer qu’une banque américaine deviennent quasiment le conseiller financier, presque le gestionnaire de fait, de nombreux petits Etats européens ?

Une première réponse tient, sans doute, au caractère américain assez relatif de Goldman. Les équipes de « La Banque » sont tout à fait « transnationales ». On chercherait en vain, dans le récit de Marc Roche, à typer le « collaborateur » de Goldman sur une base ethnique ou religieuse. Seul le niveau dirigeant est caractérisé (principalement juif et WASP, tout de même, chez les hauts dirigeants). Dès qu’on arrive au niveau des rouages (y compris parmi les 400 associés), on trouve des Grecs (qui ruinent leur propre pays en échange d’une prime de fin d’années somptueuse), des Allemands et des Français (pas tant que ça), beaucoup d’Italiens et d’Indiens… Au final un peu de tout : pour entrer chez Goldman, tant qu’on ne vise pas le niveau dirigeant, l’essentiel est d’avoir le « style maison » (costume sombre, chaussettes grises, chemise blanche, cravate sobre, on est loin des « cowboys » de Salomon Brothers), et soit un bon carnet d’adresses, soit une grande compétence technique et relationnelle (qui permettra de bâtir le carnet d’adresses, plus tard).

Cela dit, entrer n’est pas tout. Le vrai problème, c’est de rester…

En interne, la sélection est impitoyable. Goldman, du point de vue de ses 30.000 fantassins de base, c’est 10 % de licenciements par an, « up or out ». La maison interdit l’emploi du « Je » dans les mémos internes, le « nous » est de rigueur. Le système veut que le travail soit systématiquement accompli en binôme. Esprit d’équipe obligatoire. Bonne forme physique aussi : Goldman recrute de préférence des sportifs (rugby, foot américain, pour l’agressivité et l’esprit de clan). Horaires : délirants. 18 heures par jour, très souvent. Six jours sur sept (le « jour du Seigneur » est, au choix, le samedi ou le dimanche). Règle qui dit tout : le collaborateur de Goldman n’a pas le droit d’éteindre son Blackberry. A tout moment, on doit pouvoir le joindre. C’est qu’il sait peut-être quelque chose, sur un client, sur un concurrent. Goldman fonctionne en pratique autant comme une centrale de renseignement que comme une banque d’affaires classiques, et la collecte du renseignement est d’abord l’affaire des « footsoldiers » de La Banque.

Des équipes « transnationales » mais homogènes, donc, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles disposent d’une certaine influence. Exemples évidemment extrêmes, mais emblématiques : prenons Mario Draghi, gouverneur de la Banque d’Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, et prenons l’ex-commissaire européen au Marché Intérieur puis à la Concurrence, Mario Monti. Qui sont ces messieurs pour « La Banque » ? Eh bien, Mario Draghi a été vice-président pour l’Europe de Goldman. Mario Monti est quant à lui conseiller de cette même firme depuis 2008 et la fin de son mandat à la commission.

En somme, les choses sont claires. Si vous voulez savoir pourquoi la zone euro se défend mal contre les attaques « des marchés » (crise grecque, crise irlandaise), ne cherchez pas : « les marchés », c’est Goldman (en grande partie), et la commission de Bruxelles aussi (en partie du moins).

A part ce qui appartient à proprement parler aux Etats-nations France et Allemagne, qui ont leurs propres réseaux et les sécurisent tout de même un tout peu mieux que les petits pays, le reste de l’Europe est largement infiltré par le vers transnational « Goldman », un parasite opportuniste provoquant des dommages irréversibles aux tissus qu’il pénètre (1). La structure même des carrières chez Goldman est d’ailleurs pensée dans cette optique d’infiltration progressive : dans « La Banque », on monte vite (ou on dégage), et on ne reste « partner » que quelques années, puis on se retrouve « jeune retraité », propulsé par le « réseau » dans une position où l’on pourra, encore, servir de relais d’influence à La Banque.

En France, l’influence de Goldman est passée, au début des années 1990, par le transfert dans ses équipes d’un représentant de la maison Rothschild, lequel fera basculer dans le « camp Goldman » un monsieur Jacques Mayoux, pur représentant de l’élite économique française classique (Inspection Générale des Finances, président de la Société Générale, etc.).

Cette anecdote, que Marc Roche nous rapporte sans faire davantage de commentaires, nous en dit assez long sur ce qu’est vraiment Goldman : non le cœur de la pieuvre financière « anglo-saxonne », mais plutôt une tête chercheuse, une aile avancée. Et lorsque la tête chercheuse a du mal à s’infiltrer quelque part, on fait donner le soutien lourd (réseaux Rothschild). C’est ainsi, sans doute, qu’il faut se représenter Goldman, en tant qu’elle est d’abord une banque d’affaires, au service d’intérêts privés, dont la motivation première est le profit.


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Mais Goldman, ce n’est pas que de la finance, même de très haut niveau. C’est aussi, en réalité, de la politique, et même de la géopolitique. En 2010, Mario Monti a succédé à Peter Sutherland, un autre ancien de Goldman, à la tête de la Trilatérale. A Bruxelles, Goldman entretient une véritable armée de lobbyistes chargé de défendre ses intérêts. Et qui, mieux que Mario Monti, saurait les appuyer, si besoin est, quand il faut pénétrer au plus haut niveau de la Commission ? Monti appuie Goldman à Bruxelles, Goldman appuie Monti pour la Trilatérale. D’une commission l’autre. Voilà qui nous gouverne, en réalité. Au cœur de ce système : l’adossement réciproque du pouvoir financier et du pouvoir politique, au point qu’il est difficile de les distinguer.

Il est évident que Goldman, dans ces conditions, est plus qu’une tête chercheuse du pouvoir financier londonien – new yorkais : c’est aussi une agence au service de l’Empire anglo-américain, un acteur politique et géopolitique. Quand Goldman assiste Mittal pour prendre le contrôle d’Arcelor, il ne  s’agit pas que de profit. Il s’agit aussi d’une société américaine passant un accord avec un sidérurgiste indien pour contrôler une partie de la sidérurgie européenne. Bien sûr, le profit, les intérêts particuliers, tout cela joue un rôle. Yoël Zaoui, le codirecteur « français » (un libéral pur, persuadé que le « patriotisme économique » est une arriération, et que seul compte le bénéfice de l’actionnaire) préfère évidemment le richissime Mittal, jamais avare de commissions juteuses, au sobre Dollé (le PDG d’Arcelor, et sans doute, à l’époque, le patron le moins bien payé du CAC 40). Mais plus profondément, quand il s’agit d’évincer le russe Severstal, dont le patron est très proche du Kremlin de Poutine, qui peut croire qu’une institution anglo-saxonne n’est pas pilotée aussi en fonction de considérations géopolitiques ?

D’autant plus qu’il est tout de même en train de devenir difficile de distinguer Goldman Sachs du gouvernement économique des USA ! Les « anciens de la maison » comptent dans leurs rangs, par exemple, Robert Rubin (conseiller de Clinton, responsable de l’abolition de la loi Glass-Steagal, éminence grise économique d’Obama), et Hank Paulson (secrétaire au Trésor de Bush). Goldman Sachs a été le plus grand contributeur à la campagne Obama. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor d’Obama, a choisi comme bras droit un lobbyiste qui travaille depuis dix ans pour Goldman.


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Où en est Goldman aujourd’hui ?

Pour Marc Roche, La Banque voit son influence contestée, fragilisée, menacée même dans son principe, essentiellement parce qu’à l’occasion de la crise de 2008, cette influence est devenue visible, et surtout son caractère négatif est devenu évident. Il souligne en particulier la rébellion latente d’une partie des élites européennes contre un partenaire financier anglo-saxon de plus en plus prédateur, rébellion sans doute plus sensible en Allemagne qu’ailleurs (les Allemands ayant accumulé beaucoup de devises du fait de leurs excédents commerciaux, ils ont été les principaux clients des banques d’affaires anglo-saxonnes pendant la bulle des années 2000, et ont donc beaucoup perdu lors de l’implosion finale).

Goldman, du fait de ses méthodes agressives, parfois à la limite de l’extorsion de fonds pure et simple, est en outre la plus mal vue des grandes institutions financières anglo-saxonnes. Elle s’est trouvée récemment au cœur de trop d’affaires douteuses. Conseiller à ses clients des titres sur lesquels on spécule soi-même à la baisse n’est pas franchement une bonne façon d’inspirer confiance (affaire Fabrice Tourre). Financer l’exploitation de ressources pétrolières difficilement accessibles dans le Golfe du Mexique, puis manipuler les marchés pour s’économiser le prix d’une catastrophe écologique (affaire Deepwater Horizon) ne vous rend pas forcément très populaire.

De nombreux signaux indiquent clairement que la « tête chercheuse » financière de l’oligarchie US / Grande-Bretagne pourrait bien faire les frais des évolutions prochaines. Avec une économique atlantique quelque part entre le coma dépassé et la mort clinique, une « reprise Obama » inexistante, ou plutôt réduite à l’impact (à peine perceptible) d’un dernier « shoot à la dette » (publique, cette fois), cette oligarchie va avoir besoin de couper quelques têtes symboliques pour se maintenir à l’occasion d’un changement d’apparences.

Si l’on décode bien le travail de Marc Roche, il semble que l’affaire soit déjà sur les rails (projet de régulation de l’administration Obama). « La Banque », bien sûr, ne va pas se laisser faire. Mais on peut supposer que la catastrophe qui s’apprête à fondre sur l’économie atlantique (la vraie, celle des usines, des champs et des laboratoires de recherche) est telle qu’à un certain moment, une sorte de « nouveau New Deal » aura lieu – avec Obama ou, plutôt, son successeur, dans le rôle de Roosevelt, et Goldman dans celui d’un clone contemporain du JP Morgan des années 30.

Evidemment, ça ne changera rien. Il s’agit aujourd’hui d’opérer une refondation globale du système économique, politique, social et culturel de l’Occident ; pas de démanteler une institution en particulier. On ne guérit pas d’un empoisonnement du sang en perçant un bouton de fièvre, mais en subissant une transfusion totale. Goldman n’est pas intéressante en elle-même, sauf à la rigueur si l’on veut comprendre comment fonctionne la perversion terminale de l’héritage puritain nord-américain par l’esprit de lucre désincarné. Goldman est intéressante parce que sa chute va, peut-être, nous donner l’opportunité de mieux comprendre le fonctionnement global des vampires globaux dont « La Banque » fut, ces dernières années, l’aile marchante.


( 1 ) Qu’il soit bien entendu, pour ceux qui verraient dans cette analogie « banquier d’affaires = parasite transnational » un hommage à une certaine rhétorique qui fleurit dans les années 1930 (la « ploutocratie cosmopolite » !), que quant à nous, nous n’assimilons nullement Goldman à un groupe ethnique, quel qu’il soit. Nous savons parfaitement que ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de Juifs chez Goldman qu’il y a beaucoup de Goldman chez les Juifs !

Cette précision étant apportée, qu’il soit bien entendu, aussi, que Goldman et consorts fonctionnent tout à fait comme un parasite proliférant. Ça, c’est un fait. Nous n’y pouvons rien.

mardi 14 décembre 2010

Des réponses localistes et identitaires concrètes face au mondialisme

12/12/2010 – 23h45
PARIS (NOVOPress) : « Nous allons être conduits très vite à retrouver les notions de frontières et d’identités sans lesquelles il n’y a pas de libertés qui parlent. Nous allons être conduits très vite à retrouver que, une partie de la richesse des plus démunis, c’est leur identité collective. » Ainsi s’exprimait l’économiste et essayiste Hervé Juvin, auteur du récent Renversement du monde – Politique de la crise (Gallimard, sept. 2010), samedi 4 décembre au Novotel de Sèvres, lors du colloque organisé par des associations alternatives, localistes et identitaires sur le thème « Localisme et Identité, la réponse au mondialisme ».

Pour Philippe Milliau, maître de cérémonie du colloque et membre du bureau exécutif du Bloc identitaire – associé en cette occasion avec l’Académie pour la défense des êtres humains, le Parti des Français progressistes, Lien en pays d’Oc, Ti Breizh, etc. –, « compléter la gamme des savoir faire des Identitaires, connus surtout pour leurs capacités d’agit-prop, avec la tenue d’un colloque de haut niveau intellectuel, était un impératif dans le cadre de leur développement ».


Hervé Juvin
Pour réussir cela, une dizaine d’orateurs avaient été conviés, qui partageaient tous ce constat d’Hervé Juvin : « Derrière la disparition apparente des identités, derrière la disparition apparente de tout ce qui sépare les hommes, nous sommes en fait en train d’assister à un régime de séparation infiniment plus rigoureux que les autres, sauf qu’il est fondé sur une chose et une seule chose, votre utilité économique, et, pour le dire ainsi, votre patrimoine et votre pouvoir d’achat. »

Comme le notait le syndicaliste agricole Richard Roudier : il y avait huit millions d’agriculteurs en 1900, cinq millions en 1954, 600 000 à 700 000 aujourd’hui. « Toutes les semaines, vous avez 400 exploitations agricoles de moins en France. » Inverser la tendance est-il utopique ? Pas du tout, a répondu Philippe Milliau : « Ce qu’il s’agit de faire, c’est tout simplement de faire en sorte que ce soit plus facile, pour la cantine du collège d’à-côté de chez vous, de commander aux paysans du coin que d’aller acheter au Congo ou en Argentine. Et pour que ce soit plus facile, il suffit simplement d’avoir détaxé un certain nombre de produits au nom de leur proximité et de leur qualité, et d’avoir retaxé un certain nombre d’autres produits. »

L’enjeu, bien sûr, n’est pas qu’économique, de même que la crise n’est pas seulement financière. Et ce n’est certainement pas en n’apportant qu’une réponse financière que l’on pourra trouver les solutions du retour à l’harmonie. « Nous le savons, l’économie ne fait pas société, et donc la demande identitaire, comme le retour au politique et à la frontière, sont les éléments centraux de la sortie de la crise mondiale », a précisé Hervé Juvin. Mais comment ?


Isabelle Laraque
D’abord, en prenant bien conscience que « le monde qui vient ne ressemblera pas à celui d’hier ou d’avant-hier » et que « les crispations souverainistes et les cris cosmopolites appartiennent aussi sûrement au passé que les dinosaures », a prophétisé Philippe Milliau, précisant : « Le cycle de la mondialisation organisé depuis 1944 sous domination des USA de termine. Le règne sans limite du libre échange et du sans frontiérisme s’achève. »

Ensuite en s’appuyant sur les « atouts majeurs » de l’Europe que sont, selon les mots de l’historien Philippe Conrad, « l’ancienneté et la force de sa civilisation », ainsi que sa taille qui « permet autonomie et puissance ». Sa capacité de rassembler des nations et régions très dissemblables en vue de projets communs pourrait la placer au cœur de la reconstruction d’un monde qui sera multipolaire.
Enfin par l’instauration d’une « véritable démocratie face à la théocratie des droits de l’homme abstrait », selon le consultant Philippe Perchirin, ce qui passe par « la reconnaissance du référendum d’initiative citoyenne », réclamé par le maraîchier bio Jacques Daudon, et au final par les retrouvailles, comme l’a développé le professeur de philosophie Isabelle Laraque, avec le « modèle historique de la liberté et de la vertu incarné par la Cité grecque ».


Arnaud Gouillon
« Local, national, civilisationnel : le sentiment d’appartenance est bien éternel comme nos mégalithes, nos cathédrales, nos forêts ou les rayons d’un soleil hivernal qui, bien que timide, nous rappelle qu’il est prêt à s’épanouir à nouveau. Un arbre n’aura ni branche ni feuillage sans racine. Le principe vital de l’ancrage est une simple donnée biologique. Comment certains écologistes ont-ils pu l’oublier ? Comment ont-ils pu s’engluer à ce point dans cette idéologie du progrès masquée de bons sentiments, contre-nature et finalement ultra-matérialiste ? », s’est interrogé Arnaud Gouillon, candidat identitaire à l’élection présidentielle de 2012, dont c’était la première apparition publique depuis l’annonce de sa candidature.

« Le localisme, a aussitôt répondu Arnaud Gouillon, doit à l’évidence faire partie du combat écologique. Un territoire donné présente une typicité et des spécificités qui sont autant de richesses. Il abritera et secrétera un certain type de flore ou de faune dont la préservation doit nous mobiliser au même titre que la préservation des cultures, des ethnies, des peuples, des traditions. Le monde n’est pas uniforme, nous le voyons comme une mosaïque d’identités qui méritent toutes notre respect. La beauté du monde est là et certainement pas dans un badigeon gris et rose bonbon d’une coca-culture planétaire. »

A l’approche de Noël, le spécialiste en communication Georges Gourdin a donné une idée toute simple pour se mettre à l’heure localiste et identitaire sans attendre : « Remplacer le cadeau de Noël jetable par le cadeau porteur de sens et de racines. »

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Gilles Lanneau : "L'affaire Sakineh est sortie tout droit du chapeau occidental

Lundi, 13 Décembre 2010 | Écrit par Maurice Gendre |  
Rencontres - Les intervenants externes

« J'ai écrit ce livre dans l'urgence. Quelques minutes avant l'irréparable. En ce temps où notre monde bascule à toute allure dans un gouffre de non-sens, d'absurdité, où le mal se prend pour le bien et fait porter à celui-ci ses propres tares, j'ose élever une petite voix à contresens. Au tribunal de ce monde aux valeurs inversées, je plaide la cause de l'Axe du Mal, et accuse l'Axe du Bien. »

C'est en ces termes que Gilles Lanneau décrit son ambition et sa volonté de faire triompher la Vérité après la sortie de son ouvrage Iran, le mensonge (Diffusion International Edition).

Ce paysagiste de profession, qui a voyagé en Iran, en Inde et au Pakistan dans le cadre de recherches sur la naissance des grands mythes fondateurs de la culture indo-européenne et sur la survivance dans des régions reculées de traditions s'y rapportant, essaie de briser la propagande mensongère et criminelle qui s'abat sur l'Iran.

Entretien réalisé par Maurice Gendre



Qui fut le vainqueur de l'élection présidentielle en Iran ?

Sans équivoque le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad. J'ai détaillé dans mon ouvrage Iran, le mensonge le déroulement démocratique des élections. Élections supervisées par des "scrutateurs" représentant les quatre candidats; et ensuite la manière dont furent traitées les plaintes déposées par les perdants, des plaintes avant tout destinées à une utilisation par les média étrangers. 

Qui est réellement Mir Hossein Moussavi ? Qui le soutient ?

Le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi, ancien premier ministre de la République Islamique d'Iran, a vraisemblablement servi de pion dans la stratégie américano-britannique visant à déstabiliser l'Iran.

J'en profite pour souligner que lesdits réformateurs sont avant tout des partisans du libéralisme économique soutenu par les classes aisées du pays alors que les supposés populistes ou ultra-conservateurs du parti présidentiel prônent et s'efforcent d'appliquer une répartition équitable des revenus du pays.

Que faut-il penser de Rafsandjani ?

Rafsandjani, ancien président de la République et candidat malheureux contre Ahmadinejad à l'avant dernière présidentielle, mais aussi l'un des hommes les plus riches du pays, vieux renard de la politique, pesant de tout son poids en tant que président du Conseil du Discernement sur les affaires du pays, est le moteur réel du mouvement réformateur dont Moussavi n'est que la vitrine « présentable ».

Qui étaient les véritables organisateurs et les soutiens des manifestants ?

Les Etats-Unis bien sûr. Madame Clinton l'a même affirmé publiquement.

L'Angleterre, de façon plus insidieuse mais non moins efficace (je vous renvoie à mon chapitre L'affaire Neda Agha-Soltan). La sale besogne revient aux Moudjahidins du Peuple et autres reliquats malsains de l'après Révolution.

Quels sont les succès économiques et sociaux de Mahmoud Ahmadinejad ?

D'abord, à mon sens, la loi-phare instaurée sous son premier mandat, mal perçue par l'élite cultivée du pays et complètement occultée par les média occidentaux, déclarant chaque citoyen actionnaire de la principale ressource iranienne, le pétrole. D'où la distribution de dividendes chaque année en fonction des bénéfices réalisés.

Viennent ensuite, dans la continuité de ses prédécesseurs : l'autosuffisance nationale en produits alimentaires de base, ce qui n'est pas une mince affaire compte tenu du climat à dominante semi-désertique; un système de sécurité sociale performant, un salaire minimum garanti, et la retraite après 30 ans d'activité professionnelle (25 ans pour les femmes) garantissant 95% du revenu salarial, plus une prime de départ.

Où en est le programme nucléaire iranien?

Le programme nucléaire iranien, civil précisons-le, découle du constat de l'augmentation croissante des besoins énergétiques du pays, due à l'augmentation de la population et à celle du niveau de vie, ainsi que la perspective d'un épuisement des ressources en hydrocarbures estimé à dans dix ans si le rythme de la consommation actuelle se poursuit.

Le nucléaire allié à l'hydroélectrique, à l'éolien et au solaire, fait donc partie des alternatives au « tout hydrocarbure ».

Quant à l'hypothèse du nucléaire militaire, les Iraniens sont parfaitement conscients que l'envoi d'une seule bombe A sur un pays tiers signerait l'anéantissement de leur propre pays.

Que dévoile l'affaire Sakineh ?

Cette affaire Sakineh est sortie tout droit du chapeau occidental au moment même où l'Iran procédait à la mise en service de la centrale nucléaire de Bousher. Une manière d'occulter l'échec des nombreuses tentatives pour faire « capoter » cette réalisation. De retour d'un voyage en Iran, je peux affirmer que l'application de la peine de mort par lapidation en Iran n'est qu'un mensonge supplémentaire à ajouter au dossier volumineux de la désinformation.

La peine capitale (par pendaison), que je désapprouve personnellement, n'est appliquée qu'aux meurtriers sans circonstances atténuantes ainsi qu'aux « gros bonnets » du trafic de la drogue.

Les querelles entre Ahmadinejad, Larijani et le guide suprême Khameney sont-elles aussi fortes qu'on le prétend en Occident ?

Le fait que le pouvoir du pays soit partagé à des degrés divers entre différentes composantes induit forcément quelques tiraillements. Rappelons que la Constitution iranienne a souhaité ces différentes composantes dans le but d'éviter toute tentation autoritariste. Ceci étant dit, la vision politique des trois hommes reste la même sur l'essentiel.

Quelle est l'influence de l'Iran dans les Territoires occupés et au sud-Liban ?

L'Iran aide les Palestiniens et le Hezbollah libanais, c'est indéniable. Une aide financière et matérielle laissant libre les parties de l'utiliser à leur convenance, semble-t-il.

De même que l'Occident vis-à-vis d'Israël ou des régimes africains qui leur conviennent. Mais pourquoi ne parle-t-on pas de même de l'aide similaire que procura l'Iran au commandant Massoud en Afghanistan, ou à l'Arménie chrétienne lors du conflit du Haut-Karabakh.

Quelles sont les factions qui poussent à la guerre ?

Des factions iraniennes ? Aucune à ma connaissance. Seul l'Occident saurait retirer des bénéfices à un conflit qui ne peut - au minimum - que rabaisser une puissance émergente et relancer par la même sa propre machine économique.

Que faut-il craindre pour l'Iran dans les semaines ou les mois qui viennent?

Le pire... ou rien du tout. Les Iraniens dans leur ensemble sont convaincus que ces bruits de bottes ne sont qu'un bluff d'intimidation, et rien de plus, j'ai pu le mesurer lors de mon dernier voyage.

Ont-ils raison? Saddam Hussein a cru la même chose... et s'en est mordu les doigts. Je pense que la plus grande vigilance est de rigueur, ce "pire" pouvant très bien arriver au moment où l'on s'y attend le moins.

L'Iran aura-t-il les moyens en cas d'attaque de riposter et d'infliger de lourdes pertes à ses agresseurs ?

Je n'en sais rien... tout en espérant que l'Iran -si cette malheureuse hypothèse se réalise - nous surprenne agréablement.

Quel est le sort des minorités religieuses en Iran?

J'ai consacré un sous-chapitre à ce sujet. L'Iran, à la suite de la Perse, a une longue tradition de tolérance religieuse.

La première déclaration des droits de l'homme a été dictée au VIème siècle avant notre ère par Cyrus le Grand et aucun tribunal de l'Inquisition n'a jamais sévi dans ce pays. Concrètement, à ce jour, les minorités chrétienne, juive et zoroastrienne sont représentées par cinq députés au Parlement, la liberté de culte est totale, leurs droits civiques sont ceux de tout citoyen du pays et l'éducation peut être reçue aussi bien à l'école publique que dans une école confessionnelle de leur choix.

Propos recueillis par Maurice Gendre

samedi 11 décembre 2010

L'acidification des océans: un danger écologique méconnu

Posté par Novopress dans Environnement, Monde le 8 décembre 2010 |

09/12/10 – 17h10
PARIS (NOVOpress) – L’acidification des océans est un autre aspect important mais méconnu de la question des émissions de gaz à effet de serre.

Il n’y a pas que le « réchauffement » qui risque de susciter des catastrophes environnementales majeures.
En effet, selon une récente étude du Programme des Nations pour l’environnement (PNUE), le phénomène d’acidification des océans causé par l’augmentation des émissions des CO2 dans l’atmosphère menace la vie marine et les populations du monde entier.

Intitulé « Les conséquences environnementales de l’acidification des océans », le nouveau rapport du PNUE estime que certains organismes comme les coraux ou les crustacés pourraient ne plus être en mesure de se développer dans les prochaines décennies, leurs squelettes souffriraient directement de l’acidification de leur environnement.

Toujours selon le rapport, le pH des océans va diminuer de 0,3 avant la fin du 21e siècle représentant une augmentation d’acidité de 150% et menaçant directement les espèces et les populations. Le PNUE estime que les crustacés constituent 15% des protéines animales pour trois millions de personnes dans le monde.

Vincent Chapin présente "Diviser pour régner"

Actu Scripto - Actualité des éditions Le Retour aux Sources
Vincent Chapin présente son livre "Diviser pour régner". Un entretien de 50 minutes en quatre parties, à écouter attentivement.
Quand la gauche se rebiffe...


vendredi 10 décembre 2010

La première initiative citoyenne européenne vise l'interdiction totale des OGM.

10/12/10 – 18h50
BRUXELLES (NOVOpress)
– La première initiative citoyenne européenne, signée par plus d’un million d’Européens, a été remise hier à Bruxelles, par Avaaz et Greenpeace à John Dalli, commissaire européen chargé de la Santé et de la Protection des consommateurs.

Cette « initiative populaire », instaurée par le traité de Lisbonne, est sensée permettre une nouvelle forme de participation à l’élaboration des politiques de l’Union européenne. Elle a pour but de combler, du moins partiellement, le déficit démocratique souvent reproché aux institutions européennes.

Son mode de fonctionnement est le suivant : Au moins un million d’européens, ressortissants d’un nombre « significatif » d’États membres, peuvent appeler directement la Commission à soumettre une proposition sur des questions présentant pour eux un intérêt et relevant des domaines de compétence de l’UE.

La première du genre a donc été remise jeudi et appelle la Commission à interdire totalement les organismes génétiquement modifiés (OGM), au moins jusqu’à ce que soient améliorées les procédures d’évaluation et d’autorisation des OGM en Europe.

Engrais Naturel: La guerre de l'Ortie

10/12/10 – 14h15
PARIS (NOVOpress)
– Les membres de l’Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants (Aspro-PNPP) ont relancé les hostilités et n’ont pas rendu les armes face au lobby agro-chimique et à ses relais politiques.

Nouvel épisode de leur résistance à l’interdiction de fait du purin traditionnel d’ortie, ils ont épandu mercredi 8 décembre sur les plates-bandes de la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis) du purin d’ortie et l’huile de neem, utilisés par les jardiniers et agriculteurs bio pour soigner les plantes et tuer leurs parasites.

Ces deux produits sont actuellement interdits par la loi et cette action visait à rouvrir le débat afin d’obtenir une réglementation redonnant la liberté aux agriculteurs et jardiniers d’utiliser ces alternatives aux pesticides chimiques.

Cette lutte pour l’obtention de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) dure depuis janvier 2006, date à laquelle la loi d’orientation agricole décide de soumettre ces produits traditionnels et naturels à la même procédure européenne d’autorisation que les pesticides chimiques. Une mise sous conditions qui revient à une interdiction masquée puisque la démarche d’autorisation est extrêmement coûteuse (plus de 40 000 euros) et hors de portée des petits producteurs bio.

Aujourd’hui, des avancée ont été obtenues, notamment la réduction du coût à 2 000 euros mais l’obligation d’inscription sur la liste européenne persiste, or celle-ci exige des caractéristiques techniques stables très difficiles à atteindre pour ce type de produits naturels.

Le débat, moins anecdotique qu’il n’y parait car symbolique d’une défense des traditions et des méthodes naturelles face à l’industrie chimique s’appuyant sur le bureaucratie européenne, est donc encore loin d’être clos.

[cc] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
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